Les plaisirs démoniaques
Le diable descend de l’arbre de la connaissance, ver immense qui porte en lui les fruits incandescents du savoir, joyaux interdits du jardin d’Eden et… atterrit tout surpris au milieu des livres sous le regard impavide des crétins de bibliothèque. François Monchâtre a toujours aimé les bibliothèques, haut lieu de flânerie de l’imaginaire. Comme il a aujourd’hui 85 ans, on peut affirmer qu’il a passé la majeure partie de son existence dans un monde où n’existaient pas les autoroutes de l’information. S’il était d’une autre génération, peut-être le diable jaillirait-il en 3D brûlé par le feu prométhéen d’un écran d’ordinateur. Notons que l’iconographie reste : seul le support change.
Dans son oeuvre protéiforme, auto-maboules, machines à rêver, crétins imbus d’eux-mêmes accrochés à leurs attachés-cases, les livres ont toujours occupé une place privilégiée. Un volume, par ci, un autre par là, clin d’oeil et contre-point d’humour dispersés de la maison du poète à l’antre de l’écrivain, de la petite bibliothèquerosse à la grande bibliothèque… il coule de source qu’une exposition devait leur être consacrée avant qu’ils ne passent à la machine à laver les siècles.
Lélia Mordoch
Nota Bene : pour rendre à César ce qui est à César, les titres sont de François Monchâtre.
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